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Groupements féminins de développement : Tout pour bien s’exporter

 

S’installer à son propre compte n’est pas une mince affaire. L’initiative privée mérite bien d’être financée et encouragée.

A l’occasion de la Journée internationale de la femme, se déroule, actuellement, à la galerie de l’Information à Tunis, la 1ère exposition nationale des groupements féminins de développement, déjà inaugurée, dimanche dernier, par la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Seniors, en coopération avec la BTS, Banque tunisienne de solidarité. Elle se poursuivra jusqu’au 12 de ce mois.

La manifestation, intitulée « Vers l’accès aux marchés », se veut une aubaine à saisir, afin de fournir aux femmes, issues de l’intérieur du pays, l’opportunité d’exposer leurs produits du terroir et d’artisanat et de faire connaître leur potentiel d’investissement local. Ces femmes, qui gagnent leur pain à la sueur de leur front, œuvrent toujours à mettre un pied dans le marché. Sauf que leurs projets de développement butent, à chaque fois, sur des difficultés du parcours, à n’en plus finir. Et les fonds d’amorçage ou de roulement comptent ici, à même de les aider à partir du bon pied.

Convention tripartite

D’ailleurs, la convention de partenariat tripartite, qui vient d’être signée entre le ministère de tutelle, l’Utica et la Chambre professionnelle des grandes surfaces commerciales, est de nature à établir une nouvelle phase d’entrepreneuriat et du compter sur soi. Une convention en vertu de laquelle ces femmes promotrices auront l’opportunité de commercialiser et d’écouler leurs différents produits sur le marché local, notamment dans les grandes surfaces. Et c’est le ministère qui leur a tendu la perche pour faire de ces groupements féminins de véritables pôles de développement régional attractifs. Selon le communiqué du ministère, l’on en compte, aujourd’hui, 180, avec 5.500 participantes, tous âges confondus. Des diplômées universitaires sont aussi de la partie. Au fil des ans, ces groupements ont connu une certaine croissance remarquable.

En l’espace d’une année et demie, 33 groupements féminins de développement ont déjà été créés, avec des fonds estimés à 1,5 million de dinars, lit-on dans le même communiqué. Sur cette lancée, la ministre, Mme Amel Belhaj Moussa, a indiqué que les travaux se poursuivent pour soutenir la création de ces groupements au cours de l’exécution du plan de développement 2023-2025, à raison de 10 groupements par an. Et auxquels sera allouée une enveloppe d’environ 1 million de dinars annuellement. Ceci étant, de par la portée des chaînes de valeur et la qualité intrinsèque des produits agricoles d’origine. D’autant plus que ces femmes se distinguent par leur esprit d’initiative, de leadership et d’autonomie. Soit une prédisposition à s’installer à leur propre compte. La preuve en est, ajoute la même source, que dix projets similaires sont en phase de création et de renforcement à l’Ariana, Médenine, Béja, Monastir, Bizerte, Siliana, Jendouba, Kébili, Gafsa, Zaghouan et Nabeul. Le tout avec des investissements estimés à 1 million de dinars au profit de quelque 403 femmes participantes.

Expérience fort appréciée

Cela dit, l’expérience est fort appréciée, d’autant qu’elle cultive le sens du travail collectif et traduit dans les faits le vrai concept de l’économie sociale et solidaire, connu sous l’acronyme ESS. C’est bien là l’intérêt de telles initiatives privées qui ont, déjà, trouvé un engouement féminin. Certes, ladite convention précitée vient encore les booster. Hedi Baccour, président de la Chambre professionnelle des grandes surfaces commerciales, affirme son soutien à la réussite de ces groupements. Mme Leila Belkhiria, présidente de la Chambre nationale des femmes entrepreneures, semble, elle aussi, s’aligner sur ce même objectif. Elle a affiché une volonté de leur réserver un espace dans les expositions organisées à son initiative, en guise d’appui aux efforts du ministère, mais aussi une marque d’encouragement à la commercialisation de divers produits locaux. On en cite, particulièrement, ceux liés à l’alimentation, aux industries traditionnelles, au patrimoine culinaire et biologique, produits supposés être bons pour la santé et l’hygiène de vie. De quoi il est question de miser sur leur exportation.

Toutefois, l’accès aux marchés étrangers n’est guère une sinécure. La commercialisation des produits locaux nécessite, bien évidemment, des fonds colossaux. Au-delà du suivi et de l’accompagnement tel que stipule la convention tripartie, la BTS est appelée à mettre la main à la pâte. Surtout qu’elle ne devrait pas exiger trop de papiers et alourdir la charge des femmes de longues procédures administratives si gênantes.

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